PATRIMOINEMetz : Notre-Dame retrouve l’Adoration des bergers

C’est un beau cadeau de Noël que le conseil de fabrique de Notre-Dame vient de faire à son église.​

 

​

​

​

​

​

​

​

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

​

​

 

 

 

 

   Photo HDDelphine Dollez a passé de longs mois à restaurer cette toile,

   couverte d’un épais vernis et fendue de haut en bas. Photo Marc WIRTZ

 

C’est un beau cadeau de Noël que le conseil de fabrique de Notre-Dame vient de faire à son église. Une toile du XIXe siècle, copie du célèbre tableau de José de Ribera L’Adoration des Bergers, exposé au Louvre, vient d’être restaurée. Elle a retrouvé hier l’oratoire de l’église, là où les messes sont célébrées en semaine. Rappelons la génèse de cette belle histoire. Le tableau de 2,25 m sur 1,84 m, peint par un anonyme, était accroché pendant plus d’un siècle à un mur. À la fin des années 90, il se décroche, tombe et se déchire de haut en bas. Une partie de la toile s’enroule sur elle-même. L’Adoration des Bergers est alors remisée dans un débarras jusqu’au jour ou l’abbé Gueringen, curé de la paroisse, la découvre en 2010. « Elle n’a pas grande valeur sur le marché de l’art mais c’est une très belle copie. Comme elle n’est pas classée, nous ne pouvions la faire restaurer par la Fondation du Patrimoine, ni demander de subvention », explique le prêtre. Avec le président du conseil de fabrique Jean-Pierre Mariet, l‘abbé décide de faire restaurer l’œuvre par un artisan local et de lancer une souscription.

Aux Journées du Patrimoine, il rencontre par hasard Delphine Dollez, restauratrice d’art, installée à Talange.

En novembre 2014, la fabrique lance une souscription, qui est d’ailleurs encore en cours. Hier, la toile est revenue, toute belle, à Metz. Au côté de Delphine Dollez, l’encadreur d’art messin Jean-François Jacques, à qui l’on doit le cadre doré à l’or fin. L’artisan a offert la languette - également dorée à la feuille- qui masque le papier kraft, témoin des rajouts de toile et des réparations. Car l’Adoration a dû être doublée par un nouveau support. Delphine, qui a déjà restauré, en équipe, le plafond de l’église St-Pierre de la Hoube à Dabo, explique : « La toile était déchirée et surtout, au cours d’une restauration antérieure, elle avait été recouverte d’une épaisse couche de vernis. Les solvants avaient détruit en partie les couleurs. La toile était comme passée au papier de verre. J’ai dû aussi reconstituer totalement le visage d’un berger, le museau de l’âne et des petits personnages que l’on voit à l’arrière-plan, marcher en haut de la colline ». À passer chaque jour des heures avec les pasteurs de la Nativité, la jeune femme a noué un contact intimiste avec la toile. « Je la trouve très belle. L’anonyme qui l’a peinte il y a plus d’un siècle, était un artiste de qualité », estime-t-elle. L’Adoration des Bergers est à voir à l’oratoire, derrière l’autel, au fond de l’église. Elle mérite le détour.

Christine LECLERCQ